Vers l'école
Des ruisseaux de mazout et d’encre s’entrelacent
Entre les lampadaires fourbus qui se fanent
La nuit penche et s'épanche sur l'aube diaphane
Tout s'allonge et s'étire et soupire et s'efface
Des nuées !
d'éphémères
Tombent du néant dans un fracas d'étoiles
Les yeux vibrants chargés de sommeil
De poussière de craie
Ils sautent
à
cloche
pied
jusqu'au ciel
Funambules perchés sur des constellations
de cirrus
de salive d'avions
-escargots
Petits poissons
volants
Jolis moutons
d'écume
Que le vent ramène
gentiment
vers le même
rivage
Vers cette frange
pâle
Vers cette main
de sable
Vers cet oeil immuable dans leur paysage
Ils passent un par un, ils se gonflent de gloire
Comme des Optimists alignés sous un phare
Des lambeaux de rêves flottent dans leur sillage
Mais déjà, ils volent vers de nouveaux matins
Et parmi les grelots qui tombent de leurs ailes
Sur ce vaste miroir saupoudré d'étincelles
J'entends danser l'écho d'un carillon
lointain